Mesdames, Messieurs,
Il y a des jours des mois des années interminables où il ne se passe presque rien. Il y a des minutes et des secondes qui contiennent tout un monde. Cette citation de feu Jean d'ORMESSON me semble toute indiquée pour ouvrir ma 17ème cérémonie de vœux cuvée 2018, plat unique dont les saveurs, les parfums, les couleurs seront je l'espère à la mesure du plaisir qu'il vous fera partager.
Merci à tous de votre présence nombreuse et chaleureuse et merci pour vos ondes généreuses, positives et salutaires.
Un remerciement tout particulier en direction de nos illustres invités qui nous honorent ce soir de leur présence amicale et oh combien appréciée. Je veux voir dans votre présence un signal fort de reconnaissance et d'attachement au lien de proximité qui nous unit.
Sans vouloir peser sur l'ambiance idyllique de ces instants magiques, il faut s'y résigner : à chaque année qui passe de nouvelles vies s'effacent ; c'est pourquoi, je vous invite à réserver dès à présent vos pensées pour celles et ceux qui ont franchi en 2017 et en ce début 2018 les portes des régions célestes nous laissant en gage leurs souvenirs fraternels; pensées que je dirige également vers les familles touchées par la solitude, la détresse et la maladie et vers toutes ces existences fragmentées aux plaisirs différés.
Chers amis,
C'est ainsi, c'est carré : Une année finit et tombe avec des résonnances d'adieu, et par un enchantement soudain une autre commence et en met plein les yeux.
Pour ne pas négliger mes anciens usages j'ai fait ce soir le voeux de suivre un chemin sans travers, en rédigeant non sans douleur ce vibrant plaidoyer en faveur de quelques fragments et mille futilités d'une année municipale.
J'avoue toutefois qu'au lieu de gagner en altitude, mon esprit, où se trouvent réunis sérieux et plaisanteries, s'est parfois quelque peu perdu en confusion, tâtonnements, va-et-vient et retouches.
Ainsi recommençant mon ouvrage 20 fois, je ne puis assurer qu'il soit de bon aloi ; Soyez très indulgents, c'est la rançon des ans.
Voici donc dans un soupçon d'imprévu accompagné de sa pointe d'humour quelques notes succinctes destinées à donner une image de quasi quiétude dans un monde en totale effervescence voir déliquescence.
Au menu, des recettes d'hier façon grandes traditions, et d'autres plus légères pour noyer le poisson ;
Car il est à craindre que cette nouvelle année, découvre en son visage tout ce que l'année passée a mis dans son corsage : la baisse du pouvoir d’achat, la crise du logement, les aléas des transports, la hausse des carburants, les problèmes environnementaux, et le droit au travail avec pour toile de fond toujours cette noire menace du terrorisme.
Comme il n'est pas de bonne soirée sans bon amis, j'entre à deux pieds dans l'eau vive du récit. Et c'est avec de jolis sentiments que je m'empresse d'accueillir dans l'ombre d'un regard nos nouveaux habitants ; les plaçant au cœur de nos attentions du moment.
Vous l'aurez probablement remarqué : Les vœux, savant mélange de baume et d'élixir, ont de multiples facettes. Tantôt traditionnels tantôt plus naturels, moi je les aime très polissons et rythmés par les saisons. Permettez- moi d'ailleurs de vous en livrer quelques sons comme le ferait un faiseur de chansons.
En voici donc un condensé qu'il me tarde de vous présenter.
Je me fais là porte-parole du conseil municipal et du personnel communal dans son ensemble et vous adresse en leur nom, à tous et à chacun d'entre vous, hommes et femmes, collègues et amis, fans et contradicteurs, jeunes et moins jeunes mes vœux les plus chaleureux pour 2018 ; Je souhaite que cette année nouvelle vous offre ses plus beaux appâts et n'en garde qu'un infime reliquat. Je vous invite à y trouver ce sentiment très convoité mais de nature infidèle ; je parle du bonheur cette fine mousseline qui enveloppe le cœur ; j'ai adjoindrai si vous le permettez un vrai conseil d'amie : A partir d'aujourd'hui et pour toute l'année exit les agressifs, les hargneux, les sectaires, les charlots, les bobos, les cocos, les fachos..
Pas de panique c'est juste pour le bon mot.
Quant à votre santé c'est tout clair, c'est la faute à Voltaire.
D'où nous viens donc cette flegme à gémir sur nous-même ?
Certainement de la frénésie vorace du temps qui passe et de son fascinant mais impossible contrôle. Et je vous le dis : Difficile de trouver le remède qui ralentisse le phénomène.
Nous voici bien partis pour ce pompeux repas, j'arrêterai donc de vous en faire tout un tabac pour passer à la suite.
Ne vous y trompez pas : Il faut beaucoup de souffle et un certain culot pour poser ses pantoufles au milieu du boulot ;
Mais comme rien n'est plus rapide que la course du temps si ce n'est la lumière, il faut vous éclairer sur tout ce qu'il reste à faire.
Je suis dans l'embarras par où vais-je commencer ?
Sans plus de baratin commençons par la fin, et nos routes défoncées et toujours pas soignées qui n'ont bénéficiées que d'un vrai placebo sur leurs petits bobos. Moralité : Chacun devrait bénir le bonheur de son règne, avant qu'à regret un autre le dédaigne.
Après les amuse-bouche faisons quelques retouches.
Malgré ses imperfections et ses lacunes, notre budget 2017 a permis d'honorer le coût des enfouissements réalisés en 2016 ; Au compteur du labeur 75 000 € uniquement pour les réseaux. L'opération globale, candélabres y compris, s'est étalée sur 3 années budgétaires et s'élève à 126 000 € ; oserai-je dire que le jeu en valait la chandelle ? Certainement car depuis, chaque soir, la fée électricité tel un maître de bal fait danser les reflets de ces astres en sandales. Il n'y a que la jeunesse pour avoir cette richesse.
Maintenant je vais tenter de vous dire comment s'est poursuivi ce paisible roman composé de siestes, de repos et d'assoupissements.
Deux longs mois furent utiles pour mener à bien notre 1er projet qui concerne la restauration glorieuse de l'un de nos bâtiments. N'ayant pas d'horloger au sein de la demeure, nous avons dû sonner 2 fois tous les quart d'heure pour que charpente et couverture, maçon et armature habillent expressément notre vieille masure. 31 000 € d'autofinancement pour l'instant mais ce n'est pas fini;
Pour poursuivre ce voyage aux saveurs nostalgiques, je vous dirais comment d'un gros oeuvre englouti goulûment on peut combler en un claquement de doigts nos frêles emplois du temps. Il était ici question de remettre en action 2 de nos locations. Il est à espérer que les travaux ainsi opérés ravissent les sens des nouveaux occupants d'une ardeur périlleuse. C'est bon pour le recensement.
Je vous le disais l'année passée malgré nos efforts chancelants il a fallu nous acquitter de mille autres tourments
Pour ne pas trop m'étendre en divers commentaires, je vous en fais un rapide inventaire.
Nos mémoires animées par des vues d'aquarelles, nous avons budgété l'achat de deux parcelles ; qui a dit aux Seychelles ? Un grand bonimenteur ou petit farceur ? non pas aux Seychelles du moins pas encore : l'une très décontractée vient en extension de notre terrain des sports, l'autre de par sa discrétion se fond dans le décor.
Au programme également de l'accessibilité avec la création d'une 4ème rampe d'accès dans la cour de l'école. Ca va devenir coton pour jouer à pigeon vole
Et pour le handicap avant qu'il nous rattrape, nous avons fait en sorte d'élargir quelques portes ; ces élargissements faits, nous avons remplacés et les huisseries et menuiseries.
D'un point de vue sanitaires quelques bricoles à faire
Avec des approches et des angles d'attaque variés, nous avons aussi oeuvré pour votre sécurité. Il y a eu le remplacement d'une borne incendie qui avait gelé et divers extincteurs périmé avant l'heure,
Enfin Pour faire peur aux voleurs, la pose de détecteurs
Ces actions bien qu'individuellement mineures, une fois additionnées ont vidé nos budgets d'une double rancoeur.
Dans un souci du détail presque maladif je dois également vous instruire qu'une 2ème étude de faisabilité concernant l'implantation d'une passerelle sur notre futur chantier de la place du 8 mai a été en août diligentée
Pour l'heure soyez-en persuadés, les journées semblent parfois manquer d'heure dans cet espace allégorique aux vertus cardiotoniques,
Les cartons 2017 regorgent encore de petits boulots qui nous ont donné chaud surtout à nos finances.
Quand je dis nous, comprenez l'équipe municipale et les services administratifs et techniques. Ne pouvant être égalés dans les endroits où ils excellent, je viens leur apporter un témoignage tout en dentelle.
Même s'ils me laissent peu de liberté pour respirer et encore moins de temps pour m'en remettre, sans leur implication, nos projets aussi beaux et ambitieux soient-ils, notre volonté aussi forte et affirmée soit-elle, ne pourrait avoir le moindre prolongement. Je leur adresse tous mes encouragements et mes sages remerciements.
Car Il est juste que je me plaise à évoquer ici celles et ceux qui, à titre, d'agents publics ou de bénévoles, servent notre commune et contribuent à son rayonnement.
C'est le moment rêvé pour passer au trou normand. Ne voyez rien qu'un triste palliatif dans ce breuvage très digestif. D'autant qu’un rapide examen de nos limites budgétaires nous a montré comment des programmes trop chauds en ont rétréci le mohair.
Car dieu que fortune est volatile.
Pourtant nos esprits, jamais suspendus par le moindre doute se sont donné pour projet d'avancer coûte que coûte.
C'est ainsi qu'en fin d'année, Coincés entre alternatives d'espérance et jeux de péripéties enfantines nous avons fait le choix d'abolir nos scrupules et de lancer l'achat de 5 nouveaux modules lumineux et en promos de surcroît.
Et c'est la moue boudeuse que je viens vous annoncer la pose reportée de notre distributeur de pain chargé de délivrer les croissants du matin. Car croyez- le ou non après avoir construit une multitude de ponts pour attirer le mitron, aucun des 5 consultés n'a souhaité venir se pendre à nos girons.
Vous le voyez sans cesse les choses évoluent et nous pressent.
Même si nous avons compris depuis longtemps qu'il n'est pas possible de renverser ce monde, ni de le remodeler, ni d'arrêter sa malheureuse course en avant, une question m'interpelle: et si la roue du temps s'arrêtait à l' instant sur notre devenir
Je ne le vois pas brillant. c'est vous dire : J'officie déjà sur le futur trépas de notre bienaimée; Je parle de la commune qui ne peut plus goûter de ce miel nourricier dont elle a disposé pendant de longues années. Je parle du gel des dotations qui certes restent stables cette année mais après combien de baisse.
Je parle des subventions, sport devenu très primé mais qui nous laisse au port si on ne sait pas nager.
Je parle de la taxe d'habitation ou plutôt de sa disparition et de son hypothétique compensation
Je parle de la fiscalité et de l'endettement qui ne peuvent augmenter indéfiniment alors qu' ici …...le risque est permanent
Au train où vont les choses ces sujets m'indisposent.
Enfin,
L'an passé je vous annonçais la naissance de notre ange tutélaire, l'infaillible refuge et l'assuré secours chargé de soulager les maux de nos vieux jours ou bien de prendre en main le destin de chacun; je parle de notre communauté de communes ou CCTVV; l'année de mise en place n'a pas été facile; après qu'on soit entrés sans aucune assurance dans ce palais doré où tout le monde accourt, nous surfons désormais parmi des sigles courts GEMAPI, PLUI, PPRI, RPI, MSAP, PCAET,SCOT et tutti quanti Il nous faut planifier, harmoniser, mutualiser et ramer bien souvent ...je m'égare un peu mais c'est un peu nerveux.
Bref, Il faut le préciser : dans ce grand échiquier nos modestes communes ont bien du mal à se placer.
Chacun croyait à l'origine pouvoir gagner la tour grâce aux économies d'échelles savamment annoncées. Mais nous n'en sommes pas là ; il nous faudrait gagner et le roi et la reine à la fois pour subvenir à nos premier secours alors qu'aujourd'hui de multiples projets engagés dans les anciennes CC restent à financer.
J'entends parler de solidarité, serait-ce à dire que la solidarité n'aurait qu'un sens aller ? Et pour le retour où prend–on le ticket ?
Il me faut ajouter et sans serrer les dents que son meilleur argument c'est bien son Président.
Si on me trouve fatiguée, rêveuse, inattentive, distraite, avec une inconstance de girouette c'est qu'il nous reste pour cette année encore discrète quelques défis à relever
Plutôt que d'en dresser un impossible inventaire j'ai décidé de consulter ….....les petits bouts de papier me servant de repères.
Ce que je peux vous dire c'est qu'en ce début 2018, après moult travaux durement réalisés, le chemin à suivre se résume en quelques traits d'union et points de suspension : il nous faut vite décélérer et reprendre une cadence mesurée.
Il n'en est pas moins vrai que le plus beau projet de notre académie demeure celui qui reste à faire. Et la place du 8 mai si longtemps repoussée par manque de financements a trouvé en toute fin d'année chaussures à son pied ( je parle du marché négocié) .
Il me faut préciser qu'à force de volonté nous y sommes arrivés. l'Etat s'est ravisé et a mis au panier de la DETR (dotation d'équipement des territoires ruraux) 41 600 €
Le conseil départemental toujours très à l'écoute y a adjoint 20800 € au titre du FDSR 2017, une nouvelle demande pour 2018 a été déposée pour essayer de compléter car la région ne s'y est pas intéressé ou si peu; C'est du reste un puissant motif d'émulation que de nous voir confortés dans notre plan d'action. Un grand merci à tous
Souffrez que je vous donne ici le montant des travaux : ce ne sont pas moins de 163 000 €.
Enfin Je ne vous cache pas que les toilettes publiques si longtemps repoussées risquent une nouvelle fois de se voir amputées de leurs urinoirs.
Après toutes ces actions il serait peut être utile d'en dévoiler d'autres mais le temps m'est compté.
Je glisserai simplement sur quelques ornements pour adresser des vrais remerciements.
Passons en mode feuilleton et expliquons comment en cette année passée, certains bien avisés ont découvert une saine occupation : la procrastination c'est à dire l'art de remettre au lendemain,
Pendant que d'autres lancés au quotidien sur la piste des défis ont mis plein d'énergie à faire ouvrir nos cœurs aux rayons du bonheur.
Voilà une bonne occasion de venir saluer ceux qui savent exprimer l'agitation des foules par un mouvement de houle et qui tissent sans cesse la fibre dynamique d'instants ultra ludiques ; Un grand merci à nos bénévoles associatifs et à leurs 2 présidents.
Pour ces gentils trublions je veux vous demander les mêmes éloges qu'à nos héros on veut bien accorder
Sans faire tort au miracle de la création, Il est quand même permis de croire en la naissance de nouvelles associations.
Deux questions me viennent de cette faible agitation : la commune ne serait-elle en définitive qu'une grande paresseuse ou bien est-ce l'imminence d'une sombre destinée qui lui confère cette humeur si belliqueuse ?
Il faut, dans mon propre intérêt que je n'oublie pas de décerner des compliments d'usage à nos deux enseignantes reines des phrases, paraphrases, périphrases, antiphrases, et autres difficultés de la langue française
Je n'aborderai pas ici la question des rythmes scolaires puisque nos semaines se sont allégées avec succès d'une journée en septembre dernier.
Un point tout de même sur cette belle institution qui grouille ici de 51 petits marmitons. Nous sommes d' ailleurs très fiers d'avoir pu jusqu'à ce jour conserver notre école et d'y accueillir chaque matin ces petites herbes folles mais jusqu'à quand …......vous me permettrez de laisser la question en suspens.
Sans transition aucune, une petite amertume.
Notre église ST PERPET toute de filets voilée ne bénéficiera quant à elle que de douces attentions mais pas du grand lifting qui ferait son renom. A ce propos il me tarde de remercier les quelques dévoués administrés qui tout au long de l'année maintiennent son ouverture, assurent son entretien et fleurissent son choeur.
Le repas est maintenant bien avancé, et même si vos manières polies le rendent très agréable, il nous faut regarder comment quitter la table.
Dans la rubrique infos pratique je vous informe que depuis ce 18 janvier et jusqu'au 17 février se déroulera le recensement de notre population ;
L'histoire nous montre qu'en 1826 la commune comptait 555 habitants.
Voici donc dévoilé notre business plan : faire et faire faire des enfants.
Je vous demande surtout de ne pas chercher à vous en dispenser (je parle du recensement et du reste également ) car il en va de notre DGF (dotation globale de fonctionnement)
Une nouveauté toutefois, vous aurez cette année la possibilité de remplir votre bulletin en ligne et sans être dérangé par votre agent recenseur qui n'a toutefois rien d'une terreur.
Je tiens à vous la présenter
Marie-Françoise ROCHE.
Avant que de conclure, je voudrais rassurer c'est mon rôle tous ceux que l'effroi frôle quand la détresse frappe sans prévenir ou bien pire.
Enfin je voudrais souligner les relations d'amitié qui nous lient aux entreprises et maîtres d'oeuvre qui pour certains nous font l'honneur de nous accompagner ce soir.
J'en arrive presque au terme de mon propos mais comme on m'a pourvu d'un coeur peu content de lui-même je peux vous assurer qu'il n'est pas suffisant de repeindre sans cesse les murs de sa confesse.
Je m'empresserai donc de vous retrouver tout à l'heure pour faire provision de tous vos commentaires et impressions.
Chers amis,
Rédiger ses vœux est un défi chaque année renouvelé. Il faut trouver les procédés de l'éloquence, rechercher la singularité de la forme et la sincérité du fond, y ajouter des rondeurs ; Pour ce qui est des rondeurs vous l'aurez remarqué : les rondeurs d'un texte ne sont jamais très éloignées de la silhouette de son auteur
Permettez que je me laisse aller une dernière fois à mes émotions et à mes sympathies pour vous dire ma joie de vous voir ainsi devant moi ; car je vous le confie : pour moi c'est ici ce soir que la commune étale ses charmes les plus troublants et là aussi que l'accent des sentiments anime les amitiés les plus simples.
C'est vers ce sentiment rempli d'arômes d'enfance, de fragrances florales, de fumets gourmands, de senteurs boisées et même de brises marines, que j'ai tenté de vous conduire. J'espère de tout cœur y être parvenue.
Merci de votre attention
bonne année à tous.