Mesdames et Messieurs,

En ces jours sombres pour notre pays et nos valeurs républicaines, la commune de Neuil s’associe à la douleur des 17 familles endeuillées il y a 10 jours et à l’ensemble des journalistes qui, au péril de leur vie, se battent pour la liberté d’expression et toutes les formes d'informations.

Nos pensées vont également vers les forces de l'ordre qui  oeuvrent chaque jour pour notre protection et la préservation de notre liberté et de nos valeurs démocratiques et républicaines

Afin d'exprimer avec une rare puissance d'émotion la douloureuse stupeur qui a nous a frappé en ce début janvier je vous propose d'honorer la mémoire de toutes les victimes en respectant maintenant une minute de silence.....................MERCI

C’est malgré tout avec grand plaisir que je vous retrouve en cette soirée festive d'après fêtes où l'amitié courtoise de nos cycliques retrouvailles trouve habituellement d'indéniables échos.

Je me saisis donc du temps que l'on m'offre pour vous dévoiler le fil de l'intrigue et secouer toute la poussière déposée par 12 longs mois de silence.

Pour se faire j'ai tenté d'user de ma plume comme certains se sont essayés en d'autres temps au plaisir du canevas ; enfonçant l'aiguille ici la relâchant là tout en ne perdant jamais des yeux la trame de l'ouvrage.

Je vous propose donc au menu de ce jour un extrait des péripéties calendaires de la chose publique à la destinée toujours plus chaotique et incertaine.

On notera ici que de l'incertitude à la crainte, le pas est déjà franchi et que les mystères inhérents à la nature humaine et au monde qui nous entoure sont de plus en plus prégnants.

L'entrée ainsi servie m'amène naturellement au plat principal qui est ce  soir composé d'une profusion de souhaits accompagné d'une bibliothèque de superlatifs.

C'est pourquoi il m'importera d'enrichir votre récente collection de petits vœux classiques en vous livrant un message tiré de ce monde artificiel et chimérique qui hante bien souvent l'essentiel de mes états d'âmes complexes.

C'est vers ce voyage quasi surnaturel et en dépit de toutes les sinuosités apparentes du chemin que je souhaite vous guider afin que le recueil de mes longues tribulations vous apporte foi en l'avenir ;

J'aborderai ce procédé sans artifices mais marqué par l'apathie languissante de mon état d'esprit et je tiens à m'en excuser auprès de vous.

Puissiez-vous tout de même retrouver en cette année 2015 un goût plus affiné pour la joie, la voie du partage, le goût de l'autre, la sollicitude attentive exempte de toute animosité ou amertume ; en résumé cette espèce de délire juvénile de  confiance en la vie.

J'ai déjà dit par ailleurs que votre mental de ruraux possède des facultés transcendantes qui permettent l'ascension de tous les sommets. Je vais donc m'arrêter là pour ce qui relève de votre gigantisme moral.                                                                                                                                                                                                            

Après cette longue entrée en matière un peu tristoune je vais tenter de poursuivre sous la forme d'un dialogue ordinaire la lecture de cet écrit hypercalorique d'après fêtes.

Car il est à craindre que j'accompagne mon propos d'un constat sévère et qu'à l'écoute des mots chômage, précarité, pauvreté, exclusion cette année encore le même déroulement immuablement fixé  permettra toujours au loup de dévorer sa proie sans jamais songer à l'indigestion.

Non sans une malice gaillarde je passerais  brièvement sur le tourbillon pré-électoral des mois de février- mars  car c'est sans ménagement que notre machine administrative s'est emballée dès la fermeture des urnes.

Soyez tout de même assurés qu'en 2014 nous avons économisé sur tout excepté sur nos efforts…                                                            

Et ce n'est pas en vain que j'évoquais l'an passé ma crainte concernant la mise en place des NAP nouvelles activités périscolaires et l'application de toutes ces  normes indigestes dans le cadre très contraint de la diminution des dotations de l'état.

Et je ne vous parlerai même pas de l'extrême amincissement des subventions pour lesquelles comme des enfants, nous étions jadis toujours prêts à quelques complaisances.

Il serait d'ailleurs bon que les instances suprêmes qui portent un intérêt à la croyance en quelques cures miraculeuses pour redresser l'économie du pays, n'efface pas d'un trait notre représentation de la commune  héréditairement acquise,

Deux constatations me viennent de cette grande confusion : la commune rurale aiguillonnée de toutes parts se dessèche peu à peu et les remèdes prévus pour y  remédier  risquent fort de l'achever.

Car devant cette vision qui conduit à la réduction de l'autonomie municipale, deux causes s'opposent ;

D'une part l'arrivée de cet oracle bénit qui tel un nouvel amant caché sous ce voile uniforme de perfide politesse et assurant que mutualisation, coopération, fusion serait dit-on nos uniques solutions.

Nous en connaissons la cause mais quels en seront les effets ; amours languissantes et stériles ? Ou bien encore le bien  aimé sera-t-il doté du robuste appétit de la mante religieuse aux mœurs très voraces.

A ces éléments d’inquiétudes s'ajoutent des incertitudes sur l'avenir de notre organisation territoriale et sur le passage à une communauté de communes hyper élargie.

Je vous accorde qu'il ne s'agit pas ici de refuser d'avancer vers l'avenir  car de l'extrême inégalité des conditions, on apprend bien souvent de la diversité des personnes et des talents.

Mais comme il est de tradition de mettre en exergue les sempiternelles petites règles qui ne demandent qu'à être brisées, sous quelle autre idée faut-il donc concevoir la baisse de la représentativité des plus petites communes au sein des instances intercommunales.

Dans notre EPCI (établissement public de coopération intercommunale) nous sommes 7 amputés sur 13

Drôle d'assemblage que celui que forme aujourd'hui  l'attelage équipé d' un seul cheval, le deuxième trop gourmand en foin étant contraint de garder l'écurie.

La manœuvre est habile mais le fait est discutable

Cet autre forme de retour à une espèce de société primitive où le maître aurait l'ascendant sur l'esclave, le riche sur le pauvre, et le gros sur le petit m'absorbe et l'absence de choix que l'on nous présente dorénavant comme une fatalité me fait grimacer moi-même quand j'y réfléchis ;

Devant tous ces sujets à controverse il m'importe à moi que quelques gros frelons ne pillent pas le miel des petites abeilles que nous sommes. .

Autre disconvenance sociale, la gratuité de l'instruction des actes d'urbanisme que l'on croyait pérenne et qui ne le sera plus dès le 1er juillet prochain.

Moralité : comme il ne peut  y avoir d'ingrats sans qu'il n'existe de bienfaiteurs, cette nouvelle dépense partagée entre les 3 communautés de communes d'Azay-le-Rideau, du val de l'Indre et de Sainte-Maure avoisinera les 38 000 € pour notre seule communauté.

Etant entendu que notre EPCI en prendra la plus grosse part; un imperceptible réflexe du cortex vous permettra de comprendre a qui incombera la charge  restante.

Là est l'antagonisme de nos petites bourgades qui tel des harpagons modernes s'engluent dans de multiples obligations mais garde l'espoir qu'un mécène vienne remplir  leur cassette ; et donc reprennent haleine. D'où une forte fécondité, un urbanisme entêté, une école habitée, des administrés affirmés, et des élus engagés.

Alors dans l'attente de pouvoir apprécier cette petite brise revigorante fleurant bon le renouveau, je vous invite à entendre ce silence pesant qui accompagne bien souvent le doute ;

Mais laissons donc là notre existence agitée d'éphémères et abordons des thèmes plus heureux.

Pour avoir échangé récemment avec nos amis les représentants de l'ordre public, notre commune qui a connu au fil du temps quelques incivilités parfois sérieuses a retrouvé calme et sérénité ;

Je profite donc de cette tribune pour vous remercier de vos passions  endormies et de votre rusticité polie. On ne dira jamais assez l'influence déterminante  des habitants d'une commune sur sa bonne renommée

Il semble même que parmi les plus habiles, certains,  issus d'un joyeux cortège carnavalesque et versant dans l'art de la comédie,  ont mis au point  de savoureuses surprises et des techniques très amusantes et très efficaces destinées à nous élever par l'esprit jusque dans les régions célestes ; et nous les en remercions du fond du cœur.

Il est donc juste que je me plaise à exposer  ici ces gentils clowns et agiles acrobates qui, à titre, d'agents publics ou de bénévoles, avec pour unique dessein de déposer un baume salutaire sur nos blessures morales,  servent notre commune et contribuent à son rayonnement.

Dans le même esprit d'exigence, j'adresse mes remerciements les meilleurs à mes 2 adjoints devenus gens de bien en gommant de ma vue  les choses qui m'indisposent.

Cependant, au nombre de nos plaisirs communs, il serait regrettable de ne pas inscrire ces délicieux  instants de partage avec nos visiteurs autour du sacro-saint petit noir du matin.

Là,  je vous sens quelque peu affamés et assoiffés, je poursuivrai donc d'un trait la lecture sur la diversité de nos interventions passées.

Si l'on  fait abstraction du fait que les maires ruraux jouent bien souvent un rôle d'assistante sociale auprès de leurs administrés ; là n'est pas leur seule occupation.

L'an passé pris d'une excitation névrotique et malgré des perspectives assez difficiles, nous avons fait le choix d'adopter une posture optimiste. La ligne budgétaire 2014 a donc été de  ne pas réduire nos investissements au simple nécessaire.

Je suis tout de même obligée de vous avouer sans déguisement que cela risque de ne pas se renouveler infiniment.

Car dans cette période,  où le jeu extravagant et ridicule consiste à brouiller nos repères, la pratique quotidienne d'une gestion rigoureuse ne suffit plus et exige de l'adresse intelligente et de prompts réflexes sinon que de difficultés et de déboires. 

Or, vous remarquerez que je touche déjà de mon pied les bords de la retraite, ma vigueur est passée, mon caractère inquiète, ma mémoire défaille, le sommeil me réveille.

Voilà pourquoi les 10 habiles plaideurs qui siègent à mes côtés ont pour tâche de me  rendre au plus vite l'ardeur de mes jeunes années. Ils y travaillent encore. J'en profite pour leur souhaiter courage et ténacité.

Je m'attacherai simplement à relater ici quelques-unes de leurs « forfaitures» comme une ligne imperceptible dans l'ample sein de la nature.

Je ne reparlerai pas de la mise en place des NAP nouvelles activités périscolaires qui nous ont contraint dès cette année 2014 d'augmenter légèrement et croyez-le sans plaisir  votre pression fiscale.

Bien que les ateliers proposés soient je crois très appréciés, Je reste doublement dubitative sur le résultat de cette véritable frénésie de remplissage du vide qui s'est emparée de la société actuelle.

Dans cette affaire quid du repos salutaire des enfants dont les journées au lieu de s'écourter s'allongent irrémédiablement.

Au programme également toujours la mise en accessibilité PMR des bâtiments communaux avec cette fois plusieurs interventions mineures et une seule intervention majeure : la création de la nouvelle entrée de la classe des grands avec nouvelle porte,  rampe d'accès et grand  succès.

Mêmes précautions pour nos routes en déroute et ces soins apportés pour marcher à pas feutrés sans heurter les cailloux.         

Autre motif de félicité : l'arrivée de la fibre optique et du très haut débit qui me dispenseront d'étendre mes réflexions sur la manière dont le temps programmerait le dépérissement de l’action communale, ces derniers travaux ayant été  financés par le conseil général et  à hauteur de 26 000 € par la communauté de communes

Au  chapitre de la transition énergétique et autres gisements importants d'économies d'énergies.

J'ai  pris la liberté de proposer à mes colistiers le remplacement d'une chaudière; les grands frimas et le grand frileux en sont restés babas.

Pour endiguer la pollution lumineuse nocturne, 19 candélabres de nouvelle génération ont été acquis l'an passé et vous feront profiter sous peu du transport involontaire de leurs lueurs diaphanes.

Acquisition réalisée grâce aux contrats départementaux de développement solidaires et à une subvention de 18700 €

Au total 64 points lumineux sur 85 pourront dès demain se mêler aux jeux frivoles des noctambules.

Quant aux 21 restants, le teint jaune enfumé de couleur de malade  ils regardent égarés les chiens en promenade ; et des chiens en promenade il y en a.

Quand à nos chemins, illustration évidente des dépenses d'hier, des grognes de demain et du désespoir                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                                  detoujours, ils subissent encore et encore cet ébranlement violent des machines à moteur comme un supplice mortel.

Si l'on parlait du comice agricole,

Serait-il superflu de louer l'harmonie variée de la joyeuse parade qui s'en allait gaiement perruques et sacs au vent.

Mille mercis à tous les participants

La fécondité de l'argumentation ne dois cependant pas me faire oublier quelques autres désenchantements douloureux  comme la disparition de deux associations : le club des aînés et l'association vivre à NEUIL et tout récemment le + important le dernier commerce multiservices.

Alors, vous comprendrez pourquoi c'est une tâche pénible et malaisée de tenir les rênes de votre âme quand de nouvelles impulsions nous bousculent sans cesse et casse notre volonté de vous offrir toujours la meilleure symphonie.

Si vous le permettez je me glisserai rapidement dans les draps neufs de 2015 pour vous dévoiler les programmes engagés mais non encore assurés.

Ne doutez pas que d'autres acquisitions et aménagements se feront jour au fur et à mesure de vos besoins.

Sachez tout de même que notre réseau d'eaux usées nécessite de s'allonger

Qu'à la mise en accessibilité du parking de l'école et de la classe des petits nous nous sommes engagés

Qu'en deuxième partie de l'année, l'enfouissement des réseaux est assuré.

Que sur le plan d'aménagement de l'ancienne place du tennis nous avons planché ;

Qu'une demande pour le renforcement d'un tronçon du réseau d'eau potable a été déposée ;

Qu'au diagnostic énergétique de nos bâtiments il faudra songer

Qu'avant l'utilisation des biens acquis l'an passé, il faudra rénover

Que pour la réalisation de tous ces projets des demandes d'aides ont été  adressées.

Et que s'il y a refus, nous sommes tous foutus.

J'entends poindre là quelques trépignements

Calmez votre impatience, il faut que je commence à assurer de ma reconnaissance.

Je débuterai par les conseillers municipaux qui baignés par une douce et précieuse indulgence m’assistent et me font confiance.

Avis aux rares enquiquineurs d'imiter leur prudence.

Il faut, dans mon propre intérêt que je n'oublie pas de féliciter les agents communaux et leurs nombreux maux (m-a-u-x) par ces 3 mots (m-o-t-s) disponibilité, efficacité, compétence

Décerner pour être académique, la plus excellente critique, à nos trois enseignantes reines des métaphores, pléonasmes, calembours et autres pièges de la langue française.

Accueillir, il le faut,  nos habitants nouveaux ; Les couver, les bénir pour notre propre avenir et attendre impatients l'arrivée des enfants.

Et cela marche : Déjà une naissance en ce mois de janvier et une autre en instance.             

Sans brusquerie hautaine, rassurer,  c'est mon rôle tous ceux que l'effroi frôle quand la détresse frappe sans prévenir ou bien pire.

Accompagner au mieux vos dossiers quels qu'ils soient ; que vous soyez sévères ou gentils avec moi.

Savoir toujours trouver l'équilibre entre le prévu et le réalisable, l'indispensable et le secondaire, l'immédiat et le différé ; Exercice au combien difficile.

Pour finir et que l'essentiel ne reste pas inexprimé voilà  qu'arrive le moment où le souci des convenances m'invite à vous exprimer toute ma reconnaissance pour les élections passées.

Et selon une formule empruntée c'est au nom de l'équipe que je viens vous assurer de toute ma gratitude pour  le crédit accordé.

Et  je  vous prie de bien vouloir m'excuser si ma  prolixité et mon aisance sont  inversement proportionnels à ma sincérité...

Comment en effet parvenir à vous entraîner chaque année dans un voyage quasi cosmique sorti d'une imagination de moins en moins fertile et vous conduire loin de vos certitudes habituelles.

Je ne m'y attarderai pas plus car il semblerait que grâce à un timing bien établit le temps soit venu de vous dévoiler les prochains scrutins départementaux des 22 et 29 mars et des élections régionales de fin d'année.

Une dernière brève  pour remercier les personnalités qui me font l’honneur et l’amitié de leur présence.  Ils sont toujours les bienvenus  et j'apprécie vraiment de les retrouver chaque année.

Merci à tous pour votre présence aussi nombreuse qu'appréciée

Mesdames et messieurs, chers amis,

Ayant ainsi pendant quelques instants lâché mon doux venin, je me sens maintenant l'âme si légère que je souhaite vous dire tout le bien que je pense de vous  et de cette soirée qui, telle une boisson purifiante, fournit à mon cerveau la somme de repos, dont il a par ces temps de névrose, si grand besoin et que le sommeil ne lui apporte pas.

Toutefois avant qu'arrive la récolte de vos impressions et ressentis autour de la table des festivités, je dois vous dire comme la preuve manifeste de l'aventure cyclique de l'existence, qu'en cette année 2015  des situations vont se nouer, des destins se lier, des gens se croiser, des atomes fusionner, et que la vie va continuer de vous bousculer soyez-en assurés

Je vous souhaite donc de découvrir dans ce jeu extravagant des jours qui passent ces nouvelles épices et autres aromates pour que l'avenir cesse de vous tourmenter et que cette route soit de bonne fortune.

Je vous renouvelle donc mes meilleurs vœux et vous invite à vous consoler de vos misères autour d'un premier verre puis d'un deuxième peut-être.

BONNE ANNEE A TOUS